Les trois B...
Bach, Beethoven et Brahms sont souvent rassemblés sous cette appellation BBB ou encore les trois B. D’aucuns diront que ce choix est justifié par leur importance dans l’histoire de la musique, mais c’est un peu simpliste. La coïncidence de leurs initiales respectives a mis un certain temps à former définitivement le fameux acronyme à la fin du XIXe siècle.
Bach⋅Beethoven⋅Berlioz
Le compositeur Peter Cornelius, élève de Franz Liszt, a été le premier à amalgamer les trois B. au milieu du 19e siècle. Bach et Beethoven étaient bien inclus dans cette première mouture, contrairement à Brahms, encore très jeune à ce moment. En lieu et place, le troisième récipiendaire adoubé par Cornélius était alors Berlioz.
Bach⋅Beethoven⋅Brahms
Quelques années plus tard, c’est un autre élève de Liszt qui rebat les cartes, le grand chef d’orchestre et pianiste, Hans von Bülow.
Le parcours professionnel d’un musicien est souvent intimement lié à sa vie personnelle. Bülow n’a pas dérogé à cette règle, mais ce qui est intéressant et pour le moins cocasse, c’est de comprendre comment des évènements de sa vie privée ont pu contribuer à cette réattribution des trois B.
Après ses études pianistiques auprès de Franz Liszt, il épouse la fille de son mentor, Cosima Liszt. Par la suite il devient très proche de Wagner, et sa renommée en tant que chef est à son apogée quand il crée Tristan et Isolde.
Paradoxalement, cette proximité avec Wagner sera fatale à son couple. Cosima le quitte pour Wagner... Bülow ne renie pas pour autant la musique de Wagner, mais recentre sa carrière autour des œuvres de Brahms. D’où la naissance d’un nouveau BBB : Bach - Beethoven - Brahms.
Berlioz est à ce moment poussé hors du podium…
BBB ou BBB ?
On le voit bien, les trois B ne sont pas, comme on pourrait le penser, un repère historique ou musicologique. Rien ne prouve toutefois que Bülow n’aurait pas proclamé les nouveaux trois B si les circonstances de sa vie personnelle ne l’avaient pas éloigné de Wagner…
Dans la collection :
Pour compléter notre collection de papiers à musique, en page 14, Brahms rejoint Bach et Beethoven qui ont déjà un papier à leur effigie depuis un certain temps.
